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Plus tourné vers la polyculture, ce vignoble souffre sans doute d’un manque de notoriété en comparaison de ses prestigieux voisins. Nous avons demandé à Jean Jacques Baronnat, négociant éleveur de vins, de nous en expliquer les raisons.
« La différence de prestige est mystérieuse nous répond-il, certains vignerons ont probablement été meilleurs à un moment. La plupart des grandes A.O.C. datent de 1936, (Chablis, Vosne-Romanée, Nuits Saint-Georges…) et l’A.O.C. Mâcon-Villages date exactement de 1937, vous voyez qu’il n’y a pas grande différence ! Tout le monde sait que le sol, le cépage et la manière de travailler la vigne influent sur le vin. La notoriété s’acquiert au fil du temps. Depuis 1937, vous auriez pu acquérir cette notoriété me direz vous ! Il faut considérer que les appellations du Mâconnais s’étendent de Tournus aux portes du Beaujolais, donc un territoire assez étendu pour la Bourgogne, d’où des typicités différentes. Les blancs sont issus du chardonnay, comme les appellations Saint-Véran et Pouilly Fuissé, typiquement bourguignonnes : des vins aux parfums légers, au fruit subtil, souvent teinté de notes beurrées et minérales. Les rouges proviennent eux d’un assemblage entre le pinot noir et le gamay. Le multi cépage est plutôt mal vu en Bourgogne, alors qu’il est très bien accepté dans les autres régions de France. Là est peut-être une des causes de notre manque de notoriété ! Les gens le perçoivent-ils comme un vin de transition entre Bourgogne et Beaujolais ? Pourtant les mâconnais qui évoluent bien prennent de belles notes de Bourgogne ! » Notre avis : les mâconnais blancs sont les stars de la région et les déguster est un vrai plaisir ! Bien que chaque appellation soit différente (Saint-Véran, Pouilly-Loché, Pouilly-Vinzelles, Pouilly-Fuissé…), vous retrouverez toujours une belle longueur, le parfum et le goût du fruit, bref une vraie personnalité…
Bruno Lépine
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